Hubert DUPRILOT
Hubert DUPRILOT est né en 1975. Il vit à Rouen. Entre art brut et expressionnisme, peintre de la condition humaine, son travail s’inscrit dans la ligne de Zoran Music et Giacometti.

Notice du catalogue Art et Déchirure 2017 :
Hubert Duprilot occupe une place singulière dans la peinture, entre art brut et expressionnisme. Une recherche sans limites pour offrir une œuvre à part, qui laisse immanquablement une trace forte dans l’esprit du spectateur. Sa représentation de l’humanité très remarquée fait montre d’une grande sensibilité, d’un besoin viscéral de peindre. Les couleurs, les sujets graves, mythologiques ou plus « légers » traduisent les rapports de l’homme avec sa condition. Sa démarche l’inscrit dans un sillon prestigieux qu’empruntèrent jadis Zoran Music ou Giacometti.
Jean-Henri Maisonneuve
Bernard BRIANTAIS

Artiste autodidacte, paradoxal, humaniste, érudit, engagé. Influences : Rabelais, Brueghel, Goya, Turner, Courbet, Karel Appel, Rothko. Technique : sanguine, encre de chine, crayon de couleur. Il pousse l’observation du réel jusqu’à la caricature, il n’élude ni la cruauté, ni la violence, ni l’injustice du monde. Drolatique et joyeusement macabre. Sa première exposition personnelle : Galerie d’Art Contemporain J.C. Fradin – Nantes, en 1988. Il a participé au festival Art et Déchirure en 2017 et en 2019.
Notice du catalogue du Festival Art et Déchirure 2019 :
Bernard Briantais était-il, dans ses premiers dessins que je découvrais, naïf, art-brutiste ou singulier ? Ce qui me retint, dans cette rencontre, fut de constater la nature puissamment compulsive de son expression : peindre, dessiner comme on respire, pour respirer. Je suivis l’avancée de ses productions, tranquillement obstinée. Qui creusait. Sans jamais imiter, tricher ou mentir. Travail du peu à peu se resserrant sur ses sujets et, pourquoi pas, ses obsessions. Attention s’aiguisant, par exemple, sur « les gens de peu », plus haute et altruiste que la chiche empathie : une considération. Nul doute que cet artiste-là aime ses personnages.
Lorsque j’ai découvert les figures en volume de Bernard Briantais, j’ai compris qu’il avait trouvé là le plus juste de son expression. Boîtes habitées, cageots, caisses, cadres de scène, castelets, théâtres de la vie : nous y sommes, nous sommes dans cette réalité de bric et de broc, ce bricolage de nos vies et des vies que nous côtoyons, parfois sans les voir, cette récupération de tout et de n’importe quoi, du magistral et du minimal, du grandiose et de l’infime, du supraordinaire et de l’infraordinaire, pépites et déchets, richesse et pauvreté. Parce que nous sommes tous, entre nos ombres et nos lumières, monstres et animaux et démunis et risibles, mais si fragiles, mais si bancals, mais si touchants, mais si délicats.
Bernard Bretonnière, novembre 2018
Éric DEMELIS
Éric DEMELIS est né le 27 décembre 1974 à Annecy. Il vit et travaille à Grenoble. Influencé par Pieter Brueghel, Jérôme Bosch, l’art brut et le monde de la BD. Univers saturés, foisonnement de la figure, fantasmes, angoisses, omniprésence de l’œil qui contemple le spectateur : mise en abyme. Support et technique privilégiés : encre de Chine sur papier. Première exposition personnelle en février 2013 à la galerie grenobloise Alter-Art.
« Ça grouille, ça gargouille, ça grince, ça grimace (…). La posture est obsessionnelle qui fait qu’un seul tableau les contient tous. » Emmanuel Merle

Notice du catalogue du Festival Art et Déchirure 2019 :
Le terrain de jeu d’Éric Demelis se situe aux limites, en lisière de plusieurs univers : ni art savant ni produit d’une quelconque expression art-brutiste, ni bande dessinée ni dessin classique, ni réaliste ni onirique, ni drolatique ni sérieux… et, cependant, quand même un peu tout ceci à la fois… Ce sont cette indéfinition définitive et cette instabilité essentielle qui nous attirent et nous captivent. On pressent que ses compositions sont porteuses de sens mais le décryptage en est difficile. On soupçonne cependant une logique inflexible derrière tous ces montages, un peu à la façon dont Raymond Roussel construisait ses récits. Mais les rails en mou de veau portant la statue de l’ilote en baleines de corset fuient dès que l’on s’efforce d’en appréhender la signification…
On décèle, dans les dessins d’Éric Demelis, qu’ils soient réalisés en solo ou en duo, la manifestation d’angoisses sous-jacentes, de peurs refoulées, qui s’enracinent dans les mythes et les nostalgies d’un passé plus ou moins distant. Ils révèlent la difficile expérience d’une vie, en perpétuelle tension entre être et paraître, entre agir et observer, entre implication et contemplation, ce qui faisait dire à Sartre : « La vie, c’est une panique dans un théâtre en feu. » Et quand il faut sauver les meubles devant la menace de l’incendie, l’artiste fait le choix de se retirer avec ses fantasmes et ses regrets plutôt que de prendre le risque de repartir d’une page blanche.
Louis Doucet, août 2015