Jean-Christophe HUMBERT



Notice du catalogue du Festival Art et Déchirure 2016 :
À défaut de pouvoir comprendre ce qu’il se passe dans la tête de mes personnages, je cherche à regarder ce qu’ils ont dans le ventre. Nous sommes scannés, radiographiés, décortiqués au microscope, tranchés en imagerie par résonance magnétique pour tenter de mieux nous connaitre. Mon univers s’est peuplé de personnages hybrides, mi-hommes mi-mantes, certains bicéphales le ventre ouvert, nu, marqué d’une griffure, d’une signature…ma signature ? Le corps devient un paysage intérieur avec ses artères, ses chemins de traverses, ses chemins buissonniers. Une cartographie fantaisiste où se croisent stomac, épithélium, rachis, enképhalos, médusa spinalis, capillaries. Je construis un monde parallèle où se télescope ma vie, ce que j’ai appris de mes parents, de mon passage aux Beaux-Arts de Paris, de ma curiosité des peuples non cartésiens où l’esprit n’est pas séparé du corps, où l’art fait un tout avec l’humain. En intégrant aussi des éléments extérieurs à la peinture, celle-ci devient peut-être un objet fétiche, absorbant mes peurs, mes inquiétudes pour me permettre d’acquérir une certaine sérénité.
Jean-Christophe HUMBERT
Pascal LALOY

« La figure humaine a été mon sujet unique pendant une bonne vingtaine d’années. D’abord des têtes, seules. »
Inès LOPEZ-SANCHEZ MATHÉLY


« Ce film souligne la Fragilité de l’Humain en 3 cycles de vie. L’Exode – Inès, d’origine espagnole y est sensibilisée -, la Marcescence, entrée dans l’Âge mûr et le dernier passage avec Janus, dieu romain. La voix lyrique d’Inès inspire la bande son, conçue avec Jean-Christophe Pratt.»
Notice du catalogue du Festival Art et Déchirure 2019 :
DÉMARCHE
Pour continuer à explorer la fragilité de l’Être humain, j’ai choisi de travailler à partir du matériau terre. « Tu es né poussière, tu retourneras poussière ». Cette phrase extraite de la Bible dit bien la précarité de l’Homme dans sa longévité. La terre est composée de poussière ; de restes humains, de restes végétaux.
La terre est friable lorsqu’elle est crue. C’est une matière vivante, de son aspect humide elle sèche puis fini par se craqueler et s’effriter dans le temps. C’est un peu à notre image lorsque nous vieillissons. Les rides apparaissent, le corps se transforme et s’affaiblit. Depuis des millénaires, l’Homme cuit la terre. Elle est plus résistante après cuisson. Elle perd sa plasticité, attention à ne pas la faire tomber ; elle casse, mais ses débris restent pérennes. En façonnant la terre, j’exprime la fragilité de l’Être à travers la rigidité de la matière.
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Notice du catalogue du Festival Art et Déchirure 2017 :
Maturescence – l’âge mûr
Montrer la maturescence du corps vieillissant
Accompagner l’esprit dans la transformation du corps dû aux poids des ans
Accueillir la beauté du corps dans ce qu’il nous transmet de son histoire au delà d’une transformation physique, une série de troubles jusqu’alors inconnus surgissent. Les premières rides apparaissent, la chair s’affaisse et malgré une forme physique toujours présente, les prémices de l’Age Mûr sont là.
Elles annoncent la vieillesse
La vieillesse fait peur ; elle induit la perte de la beauté, de l’énergie, de la crédibilité auprès d’autrui, la solitude, la dépendance…
C’est une nouvelle étape de vie.
cette tranche de vie est une opportunité qui peut aider dans l’acceptation de son évolution.
J’ai travaillé la terre crue, pour dire la fragilité de la vieillesse. Ce médium montre la transformation du corps dans la peau qui se fripe et ploie.
C’est de la terre que j’ai recueillie. Elle est claire,
Sa couleur est celle de la peau diaphane, celle des personnes âgées. Les personnages féminins et masculins, sont nus, en équilibre. Nus, parce que seuls avec eux-même et dans la vérité de l’instant présent face à l’inévitable.En équilibre, pour comprendre et trouver l’harmonie et ainsi déployer toute la beauté qui les habite.
Inès LSM