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Monthly Archives: février 2023

Paul HÉRAIL

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Paul HÉRAIL, Le passage, fer, bois, papier, collection Musée Art et Déchirure – photo JFG
Paul HÉRAIL, Quatuor à une corde, bois, corde, caoutchouc, fer, collection Musée Art et Déchirure – photographie JFG

Notice du catalogue du Festival Art et Déchirure 2019

De l’arbre, on tire des planches.
Des planches qui font les bateaux, les caisses ou les palettes.
Usées, fatiguées, marquées aux clous rouillés du labeur, elles seront finalement abandonnées, jetées, ballottées, flottées jusqu’au pied des falaises.
Une légende raconte qu’elles seraient venues là, porteuses de paix, offrir un abri à l’âme des marins disparus en mer.
De l’arbre, on fait le papier.
Sur le papier s’impriment des romans de mer, de flibuste, de boucaniers dont les signes et les mots font écho aux bois perdus des bateaux oubliés.
Leurs pages, retrouvées un jour par hasard dans une cave inondée, se découpent sous mes doigts, parfois en chapeaux, souvent en méduses venues des sombres profondeurs poser quelques points lumineux.
De tout ça, je fais des assemblages.
Des assemblages de bois, de clous et de vieux papiers mouillés, hommage poétique perlé d’humour offert à ceux qui ont usé leurs vies à leurs côtés, esprits flottants entre vagues d’océans et pages de romans.
>> Paul Hérail

Notice du catalogue du Festival Art et Déchirure 2016

De l’arbre on fait le papier.
Sur le papier s’impriment des romans, dont les pages perdues se plient un jour en petits bateaux ou se déploient en corolles.
De l’arbre on tire des planches.
Des planches qui font les bateaux, les caisses, les palettes, tout un outillage qui – rouillé de labeur quotidien – est jeté ou perdu par dessus bord quand il n’est plus bon “à rien”.
De la vie on garde des traces.
Les choses, quand je les trouve, révèlent des richesses, des failles, des merveilles et des blessures, accumulées au fil des années, insoupçonnés par ceux qui les ont côtoyées.
Le hasard me pose à leurs côtés et j’écoute leurs histoires, si proches du parcours de vies de bien des hommes. D’une grande économie de moyens hors du temps, j’assemble ici ces “petits riens” qui me sont offerts, respectant leur état initial tout en évitant de les blesser davantage.
>> Paul Hérail

Art et Déchirure au Cirque-Théâtre d’Elbeuf

19 décembre 2022 – Rencontre au Musée Art et Déchirure pour le choix des œuvres de la collection du musée qui seront exposées au Cirque-Théâtre d’Elbeuf en février 2023.

de droite à gauche :
Mickaël Frébourg-Deslandes, régisseur général du Cirque-Théâtre d’Elbeuf
Hélène Cadiou, secrétaire générale du Cirque-Théâtre d’Elbeuf, chargée des relations internationales
Carole Dufour, attachée aux relations avec les publics
Joël Delaunay, président de l’Association Art et Déchirure

Un partenariat. Une idée pour février 2023 : donner à voir un choix d’œuvres de la collection du Musée Art et Déchirure au Cirque-Théâtre d’Elbeuf.

https://www.cirquetheatre-elbeuf.com

Collection : Catherine LEGRAND

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Catherine LEGRAND, sans titre, 2002, collection Musée Art et Déchirure – photo JFG
Catherine LEGRAND, sans titre, 2002, collection Musée Art et Déchirure

La minute singulière : Catherine LEGRAND


Notice du catalogue du Festival Art et Déchirure 2019 :

L’errance est le fil de mes obsessions, elle me fait me perdre et me retrouver sans cesse. Comme moi, mes personnages sont en constants déplacements, ils errent dans leur propre histoire, on ne sait s’ils sont en fuite ou bien en quête.
Orienté vers l’art officiel, mon travail a d’abord été conforme à l’enseignement que j’avais reçu dans les écoles d’art… Mais mon chemin m’a conduit très tôt vers un hôpital psychiatrique, tout d’abord comme artiste, puis comme art thérapeute. C’est à ce moment là que l’art singulier s’est imposé à moi, comme une évidence. La psychanalyse avait, elle aussi, croisé mon chemin.
J’ai choisi de m’exprimer autrement, en laissant des mains à l’ouvrage, inspirées par les matières et animées par une forte nécessité intérieure, d’aller de la mise en forme à l’idée et non de l’idée vers la mise en forme… Sans doute la Gelstaltung de Hans Prinzhorn.

Catherine Legrand