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Conférence « Ce que l’art brut a fait à André Robillard »
André Robillard, né en 1931, a été choisi par Jean Dubuffet pour intégrer sa collection dès 1964. Il a, plus tard, rejoint celle de l’association L’Aracine. Depuis 2010, cette collection a intégré le LaM à Villeneuve d’Ascq. André Robillard est tout à la fois dessinateur, sculpteur, musicien mais aussi acteur lorsqu’il joue sa vie avec Alexis Forestier dans Tuer la misère ou Changer la vie. Ses œuvres ont été présentées plusieurs fois à Rouen lors des festivals Art et Déchirure : en 1992 (3e festival), en 1998 avec la collection de L’Aracine et en 2010
Une conférence proposée par le Musée Art et Déchirure, le LaM et L’Aracine au C.H.R. du Rouvray à Sotteville-lès-Rouen le vendredi 28 avril 2023.
Par Savine Faupin, conservatrice en chef en charge de l’art brut au LaM – Lille Métropole Musée d’art moderne, d’art contemporain et d’art brut, avec la participation de Bernadette Chevillion, vice-présidente de L’Aracine, et en présence de Claude et Clovis Prévost, auteurs, photographes et cinéastes, auteurs du documentaire « Visites à André Robillard » / co-production LaM
« Accueil » : une installation de Caroline DAHYOT
folio #2 / MA&D


Caroline DAHYOT est venue installer sa famille-monde dans la salle d’accueil de l’ancien pavillon des femmes du C.H.R. Un lieu qui abrite désormais le Musée Art et Déchirure à Sotteville-lès-Rouen.

Elle travaille au plus juste, avec une étonnante économie de moyens (un escabeau, un tube de couleur, un pinceau, une touche) pour un résultat foisonnant et déconcertant qui joue, comme sans l’avoir voulu, de la répétition et du décalage. C’est très dense et c’est très construit, mais par touches légères et rapides, qui se posent avec justesse exactement là où on ne les attendait pas.

Au centre du dispositif, une grande fresque peinte sur un sol anthracite : des lèvres qui s’unissent jusqu’à ne former qu’une bouche. La lumière émane des corps amoureux : elle est comme le fruit de ce baiser. « Je t’aime de tout mon cœur » se disent-ils mutuellement : un amour-luminaire qui éclaire le miroir obscur de la surface des eaux, comme dans le songe d’une nuit d’été au bord d’un lac. C’est beau. Ceux qui voient ces amoureux le ressentent.
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Tout est promesse : « Nous irons l’un vers l’autre dans le partage sans domination et dans une liberté de paroles bienveillantes – l’amour ne sera plus un chemin de batailles ».

Les cœurs circulent comme des feuilles portées par le vent. C’est le vent paraclet, le souffle de l’Esprit : le consolateur, le défenseur, l’intercesseur. Cette trinité n’est pas la seule grille de lecture de l’œuvre de Caroline Dahyot, mais c’en est une. « Certaines âmes restent pour nous guider » : elle l’inscrit sur la toile. C’est ainsi.

Par Jean-François Guillou